Grâce à cet article, vous saurez comment créer une marque de destination et comment utiliser le patrimoine comme levier touristique.
L’article en bref :
Comment ont-ils fait pour réactiver un lieu de patrimoine ?
Résultats et externalités positives dégagées par ces activités touristiques
Maîtriser son attractivité et le développement touristique
Introduction
De tous les pays, la France en est un qui fait rêver nombre de touristes. Paris, la Tour Eiffel, le Louvre … mais aussi ses villages pittoresques et son patrimoine varié. Ses châteaux, manoirs et abbayes d’époques variées, aux parcs somptueux et jardins enchanteurs … qui ne rêve pas d’y flâner un peu ? Véritables chefs d’œuvres architecturaux traversant les siècles, autant enjeux économiques que reflets de la gloire d’un passé, ils sont le cœur de l’identité culturelle d’un pays.
Mais alors, comment donner à voir le patrimoine et l’utiliser comme un bon levier touristique ? Grâce à cet article et à la formation complémentaire, vous saurez comment créer une marque de destination et comment utiliser le patrimoine comme levier touristique.
La beauté incontestable du patrimoine, en particulier français, ne fait aucun doute. Mais outre les grands châteaux, déjà connus à l’international, comment faire venir les touristes dans des lieux de patrimoine ? Nous avons sélectionné quelques exemples inspirants parmi le vaste panorama des châteaux français.
Montrer la beauté, Promouvoir le cadre
Pour augmenter l’attractivité et le tourisme, faites découvrir la beauté qui se cache dans votre patrimoine, et que les touristes ne soupçonnent pas ! Vous pouvez pour cela développer une communication attractive et ciblée via les canaux utilisés par vos cibles (réseaux sociaux, communication digitale, etc …).
Il n’y a qu’à voir l’émulation autour du #cetétéjevisitelafrance, surgi à l’aube du dé-confinement de 2020. Cet hashtag a mis en valeur beaucoup de lieux insoupçonnés de la France aux yeux du grand public et à encourager les visiteurs à venir les découvrir.
Les réseaux sociaux sont un bon vecteur de découverte. Prenons par exemple le château de Gudanes, qui est à ce titre, bien connu. Racheté en 2013 par une famille australienne, sa réputation s'est fondée sur sa page Instagram et les milliers de personnes qui la suivent. Les nouveaux châtelains partagent photos et vidéos de la restauration du château pas à pas, de ses habitants, des travaux minutieux des artisans, … Au fil des posts, vous êtes plongé dans un monde fantastique, qui révèle la magie des lieux. Ainsi, plus de 400 000 internautes s’émerveillent devant la beauté ardéchoise réveillée. En montrant la beauté, et avec un vrai sens du story-telling, les propriétaires ont su réactiver un lieu de patrimoine.
Raconter une histoire, faire valoir son identité culturelle
Comment utiliser le patrimoine comme levier touristique ? En valorisant le patrimoine culturel qui l’entoure ! Si le tourisme est conçu comme un moyen d’épanouissement des traditions locales et non de standardisation et d’appauvrissement, alors le lieu dégage une singularité qui le rend plus attractif.
Par exemple, le château de la Barben, alias le Rocher Mistral, met à l’honneur les traditions provençales. Ouvert au début de l’été 2021, le château s’est transformé en parc à thème, et explore patrimoine et histoire locale. Là-bas sont joués des spectacles inspirés de l’histoire du site et de la région, en s’appuyant sur des références littéraires locales. Le rocher mistral est un lieu de spectacles en immersion dans la culture provençale, autant sur les thèmes abordés que sur les costumes, les décors et les acteurs. Un peu plus loin, la reconstitution d’un village provençal valorise les savoir-faire artisanaux régionaux, notamment un marché provençal et deux restaurants dont les cartes font la part belle aux recettes et produits locaux. Ainsi, le projet Rocher Mistral, participe activement à l’économie locale avec la création de 200 emplois directs et 200 emplois indirects à lui seul. Une aubaine pour les communes alentours, qui espèrent en voir les retombées, et dont le défi consiste à proposer un hébergement, des produits et de la restauration en cohérence avec les attentes des visiteurs.
Attirer des touristes dans son site patrimonial passe donc par le développement d’activités attrayantes pour les publics. Néanmoins, trouver les bonnes activités (les plus attractives et les plus rentables) n’est pas toujours évident. C’est pourquoi Hephata propose un atelier de formation qui présente l’ensemble des activités possibles dans un site d’exception. Bien évidemment, ces activités s’accompagnent de certaines réglementations à respecter.
S’intégrer dans le territoire / impliquer des parties prenantes locales
C’est le cas du Château de Bouillancourt-en-Séry qui lui aussi, a su s’intégrer dans son territoire et impliquer les parties prenantes locales. Le château aux multiples projets s’impose comme un vecteur de développement social et de développement économique pour les communautés locales. Situé au cœur du village et connu par les habitants locaux, son but est d’être véritablement tourné vers le village. Son propriétaire le décrit ainsi :
« Ce ne sera pas une propriété privée, on vit à Harcelaines, on ne va pas vivre à Bouillancourt-en-Séry. On va en faire une propriété publique ! »
Pour faire revivre le lieu, avec sa femme, ils ont notamment créé un potager en perma-culture qui emploie des personnes en réinsertion.
Entre autres nombreux projets, Bouillancourt ouvre ses portes pour accueillir des artistes et des visiteurs lors d’expositions. Sa future offre d’hôtellerie et de restauration va permettre d’améliorer les infrastructures touristiques et d’améliorer le tourisme de la région et du département.
Quelles sont les externalités positives dégagées par ces activités touristiques ?
Le résultat de ces projets patrimoniaux, ce sont des externalités positives créées par les porteurs de projet et par le château, vis-à-vis du département, et de la région, donc du territoire, des personnes qui l’entourent, et du patrimoine en lui-même.
Le patrimoine a un rôle économique majeur en France. Il dynamise l’économie des territoires ruraux en évitant leur désertification, et représente au moins 500 000 emplois.
Ils permettent évidemment l’amélioration des infrastructures touristiques ainsi que la valorisation du patrimoine et des spécificités locales. Ils participent à l’amélioration de l’offre touristique. Les châteaux sont des éléments majeurs du paysage d’un territoire. Aussi, leur rendre leur superbe ne peut qu’augmenter attractivité et tourisme.
Le Rocher mistral, comme vu plus haut, cherche à améliorer l’attractivité de son territoire en étant le miroir de son passé. Il met en avant l’histoire et les traditions locales. De ce fait, de nombreuses restaurations ont été menées. Des offres de restauration ont été créées pour satisfaire l’appétit des touristes attirés.
Ces projets permettent aussi une vraie amélioration de la notoriété et reconnaissance du patrimoine. Ils s’inscrivent dans une dynamique et un cercle vertueux qui permettront sûrement à de nouveaux porteurs de projet de se lancer, à des financeurs de diriger leurs dons, et au public de vivre des expériences de plus en plus passionnantes !
Malgré tout, quelques rares et irréductibles villages résistent encore à l’envahisseur, ce touriste qu’ils ne veulent pas (plus) voir.
Maîtriser son attractivité et le développement touristique
« La cathédrale n’a pas de prix, mais elle a un impact économique : on vient admirer Notre-Dame, et au sein d’un séjour touristique parisien en moyenne assez court, le touriste lui accorde un temps non négligeable. Le monument crée ainsi une externalité qui profite à l’industrie touristique, mais qui a son revers, à travers la hausse des prix des cafés, restaurants et boutiques alentour, et les effets de gentrification du centre de la ville : on a pu mesurer le fait que l’existence de monuments historiques n’est pas neutre sur la valeur des immeubles alentour. »
FRANÇOISE BENHAMOU
Car si le patrimoine peut être un vrai levier d’attractivité, s’il n’est pas maîtrisé, le revers de la médaille peut-être lourd.
Certains lieux et sites n’ont pas su anticiper l’attrait que pourrait susciter leur patrimoine. A Marseille, la municipalité est lasse de la surcharge touristique et de la trop forte fréquentation de son patrimoine naturel : les plages, côtes et calanques, sont jugées trop peuplées à la saison estivale. Victime de son succès, elle lance alors un plan de démarketing, aspect du marketing qui vise à décourager la clientèle et « inciter les visiteurs à faire demi-tour », en rendant la ville moins attrayante. Elle relaye par exemple des images de plages bondées ou d’embouteillages, et tente de mettre en avant de nouveaux lieux. Certains sites patrimoniaux adoptent la même technique en augmentant les tarifs d’accès à leur site, mais cette option est assez controversée puisqu’elle engendre un enjeu d’équité et de « tourisme d’élite » en favorisant les personnes qui ont la capacité de payer.
Anticipez, donc, le potentiel attrait de votre site, et soyez prêts à l’affluence de touristes !
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